Parmi les croyances qui empêchent de se lancer dans un projet – création d’entreprise, nouveau job- j’entends souvent la crainte de devoir trop sacrifier et la croyance que la réussite se valorise au temps passé, et aux renoncements. On n’imagine mal un.e fondateur.ice de startup faire la sortie de la crèche ou l’ouverture de l’happy hour. Pour entreprendre, il faudrait bruler sa montre, oublier la notion de week-end, être capable de dormir quatre heures par nuit, de sauter le déjeuner pour caser un rendez-vous, et bien évidemment, d’être relié à la fibre 365 jours par an. Quand je lis les portraits des femmes oubliées de l’Histoire, je suis souvent intimidée par une persévérance hors-norme et des réserves d’énergie qui semblent sans limites. Et je trouve difficile de m’y identifier. Entre les lignes, et c’est ce que je choisirai d’en retenir, on lit que chacune a fait un pas à la fois, au gré de ses possibilités. De la même manière, l’un des enjeux des Effrontées, est de montrer qu’un autre entrepreneuriat est possible, sur l’autel duquel il ne serait pas requis de laisser sa vie personnelle, ou sa santé. Je crois que l’on peut faire avec une réserve d’énergie standard et un budget-temps raisonnable. Je crois qu’il faut une envie de faire naître quelque chose et l’autorisation, que l’on peut seule se donner, d’essayer. Je crois aussi que pour tenir debout dans les étapes de flamboyance et dans les traversées du désert, il faut un juste équilibre et une solide écologie de soi. |
A propos d’équilibre, quand j’ai appelé Anne-Charlotte Vuccino pour lui parler des résidences des Effrontées j’avais cette intuition: elle avait creusé assez loin la question de l’équilibre de vie et en avait fait une entreprise, elle savait donc de quoi elle parlait. C’est elle qui a suggéré l’idée d’axer son intervention sur la durabilité de l’entrepreneuriat, me rappelant au passage combien la problématique était commune à toutes les porteuses de projets que j’avais rencontrées. |
J’ai découvert le travail d’Anne-Charlotte en 2016 au moment de la publication de son livre Comme un Yogist à une époque où je ne pratiquais pas le yoga, où j’associais l’ayurveda à d’occultes pratiques de massages et où je traitais mon besoin d’équilibre par le mépris. J’ai lu ce livre mais il m’aura fallu quelques années pour que cette lecture résonne vraiment et c’est avec une joie immense que je l’accueillerai lors de nos deux sessions de résidence du 2 au 6 puis du 9 au 13 Octobre |