Parmi les pérégrinations qui ont précédées la création des Effrontées, j’ai rencontré des dizaines de femmes qui ont accepté de partager avec moi leur expérience et leur vécu -merci à elles pour leurs témoignages précieux. Il y avait des créatrices ou gérantes de tiers lieux, des entrepreneuses, des artistes, des assos et puis des femmes qui rêvaient de faire naître du changement. Et plusieurs fois lors de ces entretiens j’ai été étonnée de les entendre me dire presque en rougissent qu’elles étaient féministes… enfin féministes « mais pas enragée non plus ». Et ça m’a interpelée. Que les femmes se défendent d’être féministes. Un peu comme si on était modérément anti raciste, qu’on rejetait légèrement l’antisemitisme ou l’homophobie mais avec retenue alors. Est-ce que le rejet d’un systeme normalisant les violences, est-ce que rechercher l’égalité des droits seraient tolérés mais à condition de ne pas faire trop de bruit? Où est-ce la colère en elle même qui n’est pas très féminine? Sur le compte @lindeprimeuse on lit ceci « un féminisme qui ne dérange personne c’est du marketing ». Chez les Effrontées on est là pour faire avancer l’égalité. On descend peu dans la rue, en ne colle pas d’affiches, on est super reconnaissantes à celles qui le font pour nous avec courage et constance. Nous, on est là pour donner de la force aux femmes, pour qu’elles osent voir grand pour elles mêmes et pourquoi pas se dire féministe et en être fière. Parce que si être féministe ce n’est pas être enragée contre les hommes, maintenir la moitié de l’humanité dans une position d’infériorité me semble bien une raison d’être en colère. |
Chez les Effrontées on a pris le parti de la joie, de l’entrain, du feu créateur, et ce feu là vient bien de quelque part. En parlant de joie, j’ai envie de vous raconter ma rencontre avec Anne-Gaëlle Huon, autrice et scénariste, qui nous fait le très grand honneur et l’immense bonheur d’animer une rencontre autour de l’écriture en Octobre chez les Effrontées |
Il y a quelques mois, je vais à l’excellente librairie @unlivreetunetassedethe pour la signature du dernier roman de @sophieastrabie (elle encore). Elle me reconnaît (à force..) et je lui raconte les Effrontées. Sophie pense immédiatement à Anne Gaëlle, présente également dans la librairie et me conseille d’aller lui parler. Sauf que. Anne Gaëlle est en grande conversation avec quelqu’un.e, un verre de vin à la main -ce qui, je crois, est une posture qui la décrit assez bien. Et je ne me vois pas lui taper sur l’épaule pour lui raconter mes résidences et ma Drôme provençale. [Et je me déteste de ne pas le faire.]Quelques jours plus tard, elle poste une story sur Instagram disant qu’elle aimerait recommencer à animer des ateliers d’écriture. Synchronicité.Je décide de lui écrire, le message se perdra sans doute, noyé parmi tant d’autres mais je soigne le ton et essaie de mettre dans quelques lignes l’essence du projet et toute ma poussiere de fée pour lui donner l’envie d’en faire partie. Quelques heures plus tard elle me répond, elle est emballée. On prend rendez-vous pour un café un matin la semaine suivante à Paris, on aurait préféré un verre de rosé mais les agendas s’y prêtaient moins… Au moment de cette rencontre à laquelle je vais chaussée de mes plus petits soulier et encore étonnée de mon propre culot, je vois Anne Gaëlle m’écouter avec une attention bienveillante, sans un sou de condescendance, des encouragements tous les deux mots, et très vite ces mots « n’en dis pas plus, je viens ». Je suis repartie de notre rendez vous avec une pêche olympique et l’impression que rien ne pourrait me résister. Je crois qu’Anne-Gaëlle fait partie de ces personnes véritablement solaires qui diffusent de la force autour d’elle, et de la joie, et l’envie de bouger. Exactement le genre d’énergie dont je rêve pour mes Effrontées, qu’elles soient féministes du bout des doigts ou vraiment enragées car je sais désormais qu’avec une Anne Gaëlle dans l’équipe, cette force va faire des merveilles. |