Cher.e.s Effronté.e.s,
Je suis Clémentine, j’ai 36 ans, deux enfants, et il y a quelques mois j’ai fondé les Effrontées.
Dans cette première newsletter à laquelle vous venez de vous inscrire -Merci 🙏, j’ai envie de vous raconter un morceau de mon histoire. En 2017, j’ai eu un enfant. Et j’ai assez peu aimé la période qui a suivi sa naissance, la personne terrifiée que j’étais devenue, de mal m’occuper de mon enfant et de ne pas réussir à rester une personne à part entière.
A ce moment là, ma mère m’a donné un conseil, et si je ne devais en retenir qu’un, ce serait celui là -quitte à garder mes coudes sur la table et à porter des vêtements non repassés : instaure chaque semaine un temps pour toi, ritualise le et assure toi de ne jamais annuler.
Quelques mois plus tard, j’ai reçu une newsletter de My little Paris qui parlait de l’ouverture d’un lieu éphémère pour les femmes. Il y avait notamment une rencontre avec une jeune autrice* qui avait quitté un cdi dans la grande distribution pour écrire un roman.
A l’époque, l’idée d’aller seule à un événement était le préambule parfait à une crise d’angoisse. Je me suis donc armée de toute mon audace, et me suis inscrite. J’ai laissé mon mari s’occuper de notre bébé et j’ai pris deux heures pour moi. Les deux premières heures, prises, consciemment, pour moi.
Cet acte d’une bravoure minuscule s’est révélé d’une importance inouie. Car il a été le premier.
Lorsque j’ai ouvert les inscriptions pour nos prochaines résidences, voici les premiers retours que vous m’avez envoyés : “Ce séminaire, c’est TOUT ce dont je rêvais mais j’avais cessé de le chercher”, “je me suis reconnue dans ce que vous décrivez », “j’adore l’idée” 💕.
J’en ai aussi reçu, beaucoup, beaucoup, beaucoup comme ceux ci:
“Je ne sais pas si mon projet est propice à une inscription” “J’aurai besoin de me rassurer pour être sûre que j’ai ma place” “Je sais pas si j’arriverai à m’autoriser à prendre ce temps et ce budget pour moi” “C’est un saut dans le vide pour moi” “Peur de me trouver là comme un cheveu sur la soupe”
J’étais étonnée et en même temps pas tellement.
En 2023, pour une femme, prendre quelques jours pour travailler sur un projet personnel, c’est toujours un acte de bravoure en soi. Qui suppose de dépasser son complexe de l’impostrice, de s’autoriser à investir du temps, de l’énergie, de l’argent pour personne d’autre que soi, de faire un “saut dans le vide” et d’écouter son envie plutôt que ses peurs.
Ces messages me bouleversent autant qu’ils me confortent dans l’idée que cette maison, on en a vraiment besoin.
*Oh, et l’autrice c’était Sophie Astrabie, évidemment. La semaine prochaine, je vous raconte comment j’ai rencontré notre deuxième intervenante…