Quand on entreprend, on passe son temps à pitcher: soi, son entreprise, ses projets.
Et à ce jeu là je crois que les femmes partent avec un malus dont je me viens vous faire l’illustration.
Il y a quelques semaines j’ai assisté au mariage de mes ami.e.s.
Pendant le dîner, il y a eu des discours:
Leurs parents : Iels ont remercié les invité.e.s de s’être déplacé.e.s, raconté une ou deux anecdotes rigolotes avant d’accueillir officiellement le ou la +1 dans leur famille et de rappeler à leur enfant tout l’amour qu’iels leur portaient.
Leurs adelphes: Iels ont balancé les dossiers que seul.e.s peuvent connaitre celleux qui ont cohabité pendant 18 ans avec les jeunes marié.e.s et déboulonné avec plus ou moins de tendresse l’image de la douce personne en robe blanche et du beau gosse en costume navy.
Leurs témoins divisé.e.s en deux équipes
Celleux de la mariée (plutôt des copines) : un tiers des personnes à ma table en a profité pour sortir fumer parce que “les discours des filles c’est nul”. Et de fait, c’était pas terrible.
Celleux du marié (plutôt des copains) : le clou du spectacle, on a entendu des grands “chuuuuuuuut” dans la salle et déroulé le tapis rouge.
Et de fait, c’était pas mal.
À ce stade de la soirée, j’avais drôlement mal à mon féminisme, et c’est d’ailleurs en ces termes que je me suis confiée à un copain avant d’aller lancer une chenille -pour oublier.
Le lendemain je me suis réveillée avec une interrogation: est-ce que les femmes auraient écrit et prononcé un meilleur discours si on n’avait pas attendu d’elles qu’elles se plantent?
La confiance en soi dans la prise de parole en général est-elle le produit d’un déterminisme de genre?
Pour moi, c’est une certitude
Et ça m’a rappelé une autre certitude que j’ai : Parler en public s’apprend.
Il y a quelques mois, je me suis inscrite à une formation pour “prendre la parole avec confiance, efficacité et Panache »
Pendant deux mois, j’ai consacré plusieurs heures
par semaine à lire, regarder et écouter plein de contenus, à m’entraîner seule face à mon miroir, à me filmer en train de parler, à bosser en sous groupe et en pléniaire, à me faire coacher.
Bref, des heures de travail pour peaufiner un pitch propre.
Que je sois capable de délivrer avec aisance et plaisir.
Du coup, prendre la parole n’est plus une source d’angoisse ni un exercice dans lequel je m’attend à me planter.
Et ça change TOUT
Et quelle immense fierté j’ai eue d’être invitée à devenir la marraine de la promo suivante!
Pendant les six dernières semaines, j’ai eu le plaisir et l’honneur d’assister à la mue de 12 personnes un peu mal à l’aise à l’oral en orateur.ice.s confirmé.e.s
Mardi dernier, pendant un peu moins de 3 heures je les ai écouté.e.s prendre la parole. Il y a eu des discours engagés et d’autres passionnés
Et tous leurs discours étaient bons
Alors s’il y a assez peu de chances pour que je doive un jour prononcer un discours de remerciements à une remise d’oscar,
Je continue de m’entraîner
Que ce soit avec une brosse à cheveux dans ma salle de bains ou un micro devant de vraies personnes
Parce que le Panache, personne ne naît avec.
Aucune collaboration commerciale n’a financé ce post, j’ai financé cette formation avec mon CPF : https://www.avecpanache.co/formations-particuliers